Onze mois après la découverte de viande de cheval dans des lasagnes Spanghero à Castelnaudary, c’est au tour du monde taurin de se retrouver touché par ce scandale sanitaire sans précédent.
Tout avait bien commencé, pourtant, en ce jour ensoleillé de décembre, dernière date landaise de la temporada 2013. Plus de 5000 personnes s’étaient massées dans les arènes Marcel-Dangou de Saint-Vincent-de-Tyrosse pour assister à la novillada organisée par la Peña Bealu, et à la despedida du grand Joaquín de la Cruz de Madera.
Au paseo joie et fierté illuminaient les visages des aficionados de tous âges venus rendre hommage au matador qui s’était couvert de gloire aux quatre coins du globe, en plus de 30 ans de carrière. Le jeune Alfredo Guttierez del Tenedor Blanco ouvrit le bal avant son illustre aîné et décrocha deux oreilles, une queue, et le sourire des belles qui s’étaient déplacées en nombre pour l’applaudir.
Il faut dire que la Ganaderia Mastabat avait fait le travail en sélectionnant des toros de combat descendant des plus nobles castes, dont la bravoure dépassait tout ce que l’on avait vu durant la saison.
Mais cette joie devait être de courte durée. Au troisième tercio, alors que le matador dans son plus bel habit de lumières venait de porter l’estocade à son valeureux adversaire après une somptueuse faena, le voile tomba : au lieu du meuglement attendu, l’arène abasourdie entendit un hennissement d’agonie. Le toro n’en était pas un. Il s’agissait d’un cheval.
Les escrocs ne devaient pas être à leur coup d’essai, aucun des 5000 aficionados présents n’ayant remarqué la supercherie. La brigade scientifique de la gendarmerie de Peyrehorade fut immédiatement appelée pour vérifier qu’il s’agissait bien d’un équidé. Résultat définitif des analyses du laboratoire dans 15 jours.