À l’heure où les FEMEN promettent de mettre définitivement à terre le patriarcat, où les métrosexuels ont ringardisé toute pilosité en pratiquant l’épilation intégrale, un groupe de résistants auto-proclamés, les MENEN (NDLR : rien à voir avec une quelconque marque d’après rasage) ont pris d’assaut la salle des fêtes de Labouheyre (40) samedi soir.
Alors que le loto municipal touchait à son terme et que la douzaine de canards gras, gros lot pour l’occasion, cherchait encore son futur propriétaire, les MENEN sont montés sur scène dans le plus simple appareil, pour pousser la chansonnette et interpréter quelques comptines locales. Devant un public médusé et sous le regard gourmand du club des “Super Mamies de la Haute-Lande”, nos héros d’un soir ont pu faire apprécier leurs beaux organes en reprenant aussi bien « le Rugby roi » de l’idole Michel Etcheverry qu’ « Un petit Ricard dans un verre à ballon ».
A l’issue, leur leader, alias Beñat, a prononcé une courte allocution : « Hilh de pute, ça commence à bien faire ! Avec tous ces jeunes au torse glabre et aux mollets d’acier, on n’ose plus sortir dans les bistrots. La semaine dernière, ma femme Mireille est allée voir un spectacle de Chippendales. En rentrant, elle m’a proposé de m’inscrire dans une salle de sport. Ça m’a mis la rate au court-bouillon, diou biban ! J’ai retrouvé mon copain Gérard pour boire un coup et j’ai commandé un verre de Tursan. Le garçon de café, té, il m’a dit qu’il avait que du rosé-pamplemousse ou de la Smirnoff-Ice. Quel bordel, macaréu ! ».
La préservation voire la restauration de l’identité landaise est donc bien la quête de ces poètes jusqu’à présent méconnus. Beñat ne dit pas le contraire : « On n’a rien contre les FEMEN, au contraire, certains d’entre nous ont visionné leurs vidéos plusieurs centaines de fois ! Mais comme l’a dit Gaü, figure locale : nous sommes tous de bons festayres, cantayres et tchanquayres ! ».
De notre correspondant, André SALLAFRANQUE