« Dia, ça met un tel bordel à Paris qu’on a voulu profiter de l’occasion pour restaurer un peu de notre culture » nous confiait hier, sous le sceau de l’anonymat, un hiérarque de l’académie de Bordeaux (33). En effet, alors que la réforme du collège vaut à la jeune ministre de l’Education nationale une volée de bois vert, le Sud-ou-Est y voit l’opportunité de ressusciter des identités gasconne et basque qui se perdent, à mesure que les douceurs régionales attirent des compatriotes toujours plus nombreux du nord de la Dordogne.
Fini les déclinaisons et le mythique « rosa, rosa, rosam » cher aux latinistes ! Résonneront bientôt sous les tableaux noirs des collèges aquitains, les « eskerrik asko » et autres « macarel ! » qui font le quotidien des samedis matin sur les places de marché.
Geneviève LATASTE, retraitée de l’Education Nationale à Mont-de-Marsan (40), fait partie des plus ferventes supportrices du projet. « Hilh, avec mon grand cepe de petit-fils qui vit à Bordeaux, on avait du mal à communiquer quand il venait en vacances ici. Un matin, je lui ai dit de se passer un coup de moucadou au coin de l’œil pour enlever ses lagagnes. Il a rien compris le drôle et il est reparti ronquer. A l’avenir le pitchoun, il aura plus d’excuses té ! ».
Même enthousiasme en Euskal Herria où la florescence des ikastolak devrait connaître une seconde jeunesse !
Reste à prier désormais pour que les autres régions nous emboîtent le pas, pour apaiser une situation où même la communauté éducative y perd son latin !
De notre correspondant, André SALLAFRANQUE