« Jusqu’à quand le CIO organisera-t-il les JO d’Hiver en plein été !? J’en ai vu des pantalonnades, mais là, on touche le fond ! » Courroux mémorable du porte-parole de la délégation australienne, Steven Bradbury, arrivé hier soir à Sotchi pour les Jeux olympiques d’hiver. Un retard explicable par l’inversion des saisons entre les deux hémisphères de notre globe, les jeux d’hiver ayant lieu, depuis leur origine, en plein été austral.
André Riboulet, spécialiste de Météo Consult, nous éclaire sur ce phénomène trop méconnu dans nos contrées du Nord. « La colère des Australiens est tout à fait légitime », juge-t-il. « A notre été dit boréal (celui de l’hémisphère Nord) correspond l’hiver austral (l’hémisphère sud). Les saisons des deux hémisphères sont en permanence inversées, aussi il serait tout à fait normal, et beaucoup plus sain, d’établir une alternance jeux olympiques d’hiver / jeux olympiques d’été tous les deux ans, pour ne pas mettre de côté la moitié du globe ».
La délégation australienne n’entend pas en rester là, et compte porter réclamation devant le CIO pour cette injustice séculaire : « Depuis près d’un siècle, c’est tous les 4 ans la même chose : nous, les participants de l’hémisphère sud, nous devons complètement chambouler notre préparation, parce que le CIO refuse d’adopter une périodicité plus équilibrée pour l’organisation des différents jeux olympiques ! Ils ont pas eu de cours de géographie, ou quoi ? Quand cessera donc cette inégalité fondamentale de l’olympisme ? ».
Au CIO, l’heure est à l’apaisement. Thomas Bach, son Président, nous confie par téléphone : « Certes, c’est une question qui préoccupe depuis longtemps le mouvement olympique. Néanmoins, loin de nous l’idée d’ostraciser la population australe ! Il s’agit avant tout de gros problèmes d’organisation. Mais nous allons mettre tout en oeuvre pour trouver une solution qui conviendra aux différentes parties prenantes. Une assemblée générale extraordinaire du mouvement olympique a d’ailleurs été convoquée cet hiver à Melbourne, le 4 août, pour plancher sur la question ».
Et en effet, des solutions devront être rapidement apportées, pour sauvegarder l’esprit sacré de l’olympisme, de paix et de fraternité, mis à mal par cette inégalité.
Par notre envoyé spécial à Sotchi, Rodion Romanovitch Raskolnikov.