Quelques jours après les sulfureuses révélations du magazine Closer sur sa liaison avec l’actrice Julie Gayet, François Hollande tient à lever le voile sur sa vie privée, et notamment sur sa relation avec DSK : une stratégie de transparence pour montrer que, à l’instar de nombre de ses concitoyens, lui aussi peut avoir des sentiments, des joies, des peines, un cœur qui, tantôt s’enflamme, tantôt vacille. Des confidences que le correspondant de Sud ou Est a recueillies pour vous, sur un coin de table du bar « Les Joyeux Gascons » de Montfort-en-Chalosse (40).
De longues discussions sur Internet
« J’avais croisé Dominique Strauss-Kahn à plusieurs reprises au cours de ma carrière politique, mais c’est sur le site internet nafissatou.fr que je l’ai véritablement rencontré et connu. L’affaire du Sofitel en était à ses débuts, et il noyait son chagrin la nuit sur des sites de rencontres. J’en fréquentais moi aussi régulièrement, pour rencontrer des Français dans le cadre des présidentielles, qui auraient lieu un an plus tard […] ».
« Nous avons parlé des heures durant, lui me confiant ses peines et ses regrets, moi lui parlant de mes espoirs. Petit à petit s’est noué entre nous quelque chose qui était bien plus que de l’amitié. Je ressentais chaque soir le besoin de lui parler, et un jour, il m’a proposé de le rencontrer en tête-à-tête ». Le Président ébauche un léger sourire, perdu dans ses souvenirs.
Une rencontre inoubliable dans la banlieue de Tartas (40)
« La Rencontre s’est produite un soir de septembre, dans un petit hôtel de la banlieue tarusate, non loin d’ici. Le vrai Dominique est à mille lieux de l’image de séducteur violent et maléfique que lui ont donnée les médias. Doux comme un agneau de Pauillac, il m’a offert un sirop à l’eau, prenant quant à lui une infusion verveine-menthe. »
Une esquisse de larme point au coin des yeux du Président, qui ne semble pas s’en apercevoir. Il poursuit : « Ensuite, ce qui devait arriver arriva. J’ai pris une douche, et il me rejoignit alors en peignoir de bain, dans la salle d’eau. Je ne m’étendrai pas là-dessus, mais que vos lecteurs sachent que, plusieurs jours durant, nous fûmes tous deux au comble du bonheur. Nous avions loué une petite calèche, et vagabondions la journée à travers cette magnifique Chalosse, pour nous retrouver le soir au coin de l’âtre d’une chaleureuse auberge. »
Une séparation due à des vies professionnelles trop chargées
Et ensuite ? La vie professionnelle de nos deux compagnons a vite repris le dessus. Dominique, tout à sa défense, a dû multiplier les allers-retours aux USA. François, lui, a été accaparé par sa campagne présidentielle. Mais en mai 2012, la première pensée du nouveau Président fut pour Dominique : « Je pensais chaque jour à lui. Aussi je l’ai appelé dès la proclamation des résultats du 2e tour. Je lui ai promis que, moi Président, nous pourrions envisager de fonder un foyer, d’avoir une vie commune, et même de voir notre union légalement reconnue (NDLR : le Président fait allusion à la loi instaurant le mariage pour tous, votée en avril 2013). Je l’ai senti sourire au téléphone, nous étions très émus.»
Las pour nos deux compagnons, les contraintes et les aléas de la vie professionnelle les ont séparés, petit à petit : « Dominique a été nommé conseiller économique du gouvernement serbe, et a dû partir vers l’Est. Pour ma part, vous le comprenez aisément, les promenades en calèche, c’était fini. D’ailleurs mes conseillers en communication m’ont strictement interdit de le revoir, même avec un casque pour cacher mon visage. » Cette fois, c’est un véritable torrent qui coule de ses yeux. Le Président déchausse ses lunettes, éponge doucement ses larmes, et repart, le dos voûté, vers sa bien lourde charge de Chef d’Etat.
Propos recueillis à Montfort-en-Chalosse par notre correspondant Jean-Pascal CANTELANUSSE.