SOBRE FERIA : le reportage de tous les dangers au coeur des Fêtes de Dax

Notre grand reporter a une nouvelle fois accepté de braver les périls les plus extrêmes pour informer nos lecteurs avides d’informations sensationnelles. C’est ainsi que, au mépris du danger, il nous livre le récit tout à fait inédit d’une folle nuit passée aux Fêtes de Dax, durant laquelle il a fait le serment de ne boire que de l’eau. Pas le moindre petit Ricard, pas de sangria, ni même un coudic de Suze : il ne boira que de l’eau plate, du crépuscule jusqu’ à l’aube. Un récit saisissant, signé Didier Barbelivenx.

 
IMG_20140815_102326Jeudi 14 août, 17h00, Mont-de-Marsan : je file au Grand Moun faire les dernières emplettes : béret et foulard rouges, pantalon et t-shirt blancs. Elles me permettront, je l’espère, de me fondre dans la masse des 800.000 festayres de tous poils qui, eux, ne boiront pas que de l’eau. Je ne vous le cache pas, chers lecteurs : mon pouls s’agite, mon cœur commence à battre la chamade.

18h30, parking du Grand Moun : je monte dans la Renault Fuego de Dédé Sallafranque, qui a été chargé par notre rédaction de me convoyer à bon port. Le Top du Festayre 2014 à plein volume, nous faisons la route en moins de deux heures.

20h25, parc des Arènes, Dax : me voici arrivé sur les lieux. Le doute m’assaille : serai-je à la hauteur de ma mission ? Le brave Dédé, ému, m’embrasse : « Adishatz, Didier, et fais gaffe, putain de moine ». Il sait que c’est peut-être la dernière fois que nos chemins se croisent. Je le salue également, au bord des larmes, et lui tourne le dos, prêt à filer vers mon destin.

20h30 : je m’arrête au bistrot de la Peña Campo Charro. C’est là que tout va commencer. Je serre les poings, et d’une voix que j’essaie de rendre ferme, j’apostrophe le tenancier : « Un grand verre d’eau, je vous prie, patron ».

20h31 : un silence de mort s’installe dans la Peña. Pire, c’est toute la ville qui semble se figer. Les conversations, les rires, les chants des festayres ont subitement cessé. Ce silence me semble durer des heures. Puis, lentement, un grondement s’élève, et enfle, jusqu’à ce cri, terrifiant, de mon interlocuteur : « Hilh de pute ! Ce con-là m’a demandé de l’eau ! ».

20h32 : Malheur de malheur ! Je n’avais pas vu le pack des avants de l’US Dax, qui se désaltéraient à quelques mètres de moi. Ils me tombent dessus, à bras raccourcis. Je perds connaissance.

Vendredi 15 août, 8h00, Centre hospitalier de Dax-Côte d’Argent : je m’éveille en sursaut, la tête lourde. Une infirmière se penche sur moi : « Alors grand couilloun !? On n’a pas idée d’en faire des pareilles ! Enfin, vous n’avez rien de grave, c’est l’essentiel ! deux côtes fêlées, quatre dents en moins, et quelques hématomes. Le docteur Lespessailles va vous soigner ça en moins de deux ! Tenez, avalez-moi ces comprimés, avec un grand verre d’eau ». Je lui souris : une nouvelle fois, j’ai accompli ma mission. La liberté de la presse vaut bien quelques contusions.

 

Par notre envoyé spécial à Dax, Didier Barbelivenx.

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