Raymond SALLABERRY, premier magistrat (sans étiquette) de la dynamique métropole béarnaise aurait obtenu un entretien, que l’on devine déjà fructueux, avec messieurs les ministres MONTEBOURG et VALLS. Confronté à l’assèchement des finances communales et à une recrudescence soudaine de la délinquance (3 plaintes pour vol de solex ont été enregistrées au commissariat de la rue des Pyrénées depuis début janvier), c’est devant un conseil municipal enthousiaste qu’il a présenté son projet d’avenir, conjuguant efficacité de la dépense publique, efficience policière et relance de l’industrie locale.
Son adjoint à la sécurité, Fabrice HORTEFOUIX, ne tarit pas d’éloges sur l’imagination féconde d’un homme dont il a rejoint l’équipe après une première partie de carrière en Auvergne : « l’an dernier, à la suite d’une suggestion de monsieur le préfet, nous (NDLR : soucieux d’éviter de l’impliquer dans des problèmes d’ampleur modeste, l’adjoint n’en avait pas référé au maire) avions investi lourdement dans des véhicules de marque HUMMER pour équiper notre police municipale. Malheureusement, les voitures en question se sont révélées particulièrement difficiles à manœuvrer dans les artères du centre historique ». L’incidence financière d’une telle opération a ensuite ramené à plus de raison les édiles oloronais. HORTEFOUIX confirme : « la tolérance zéro nous a dicté de continuer cette quête technologique, nécessaire à la sécurité de nos administrés. A l’exemple d’autres agglomérations, nous avons fait le choix de VTT destinés à rendre nos patrouilles plus réactives. Hélas, la gastronomie béarnaise a aussi ses défauts et nous nous sommes bien vite rendus compte que nos agents municipaux n’étaient pas à proprement parler les pairs de DARRIGADE, ou de VIRENQUE pour les plus jeunes, sur les faux plats … ».
C’est là que le génie de Raymond SALLABERRY, qui s’assure ainsi une probable réélection confortable en mars prochain, a permis de sortir par le haut d’une crise déjà bien profonde, la commune ayant par ailleurs contracté, (sur les conseils du même adjoint dont le beau-frère n’est autre que le patron de l’agence) auprès de la banque DEXIA un avantageux prêt à taux variable (aujourd’hui fixé à 17%), indexé sur le franc suisse et le baril de brent de la mer du Nord.
« Monsieur le maire a judicieusement proposé que notre police municipale se déplace désormais en échasses » plastronne monsieur HORTEFOUIX. « Les jours d’affluence sur la place du marché, cela permet de repérer de loin les voleurs à la tire. En plus, nous avons calculé qu’après une bonne formation, nos agents se déplaceront 2 à 3 fois plus vite pour un impact environnemental nul ». Le bois dans lequel sont fabriqués ces vecteurs inédits est en effet tout droit sorti des ateliers de la scierie de Sore (40), à la pointe du développement durable, dont l’activité est ainsi pérennisée pour 2 ans (sans compter les potentielles commandes futures !).
Fabrice HORTEFOUIX renchérit : « nous avons failli leur trouver un nouvel avantage non identifié au départ. Vu la robustesse du bois, ces échasses peuvent avantageusement se substituer aux tonfas et autres matraques téléscopiques nécessaires au maintien de l’ordre. Cependant, des réserves techniques sont à lever. Tout d’abord, si l’agent est en patrouille, il faut qu’il tienne bien en équilibre sur une échasse pour frapper avec l’autre. Nous avons tenté l’expérience avec un berger chevronné de Luz-Saint-Sauveur (65) : le malheureux, il se maintenait bien mais il a arraché toutes les guirlandes et décorations de Noël de la rue piétonne avec l’échasse ainsi brandie ».
Encore éloigné de ces considérations technico-techniques, le maire se félicite lui de voir la filière bois trouver un nouveau débouché. Il consulte actuellement les bergers de la vallée d’Ossau pour étudier la possibilité d’équiper les mêmes agents en gilets « laine de brebis véritable », en lieu et place des chasubles jaunes fluorescents dont le recyclage pose problème. L’idée de substituer des bérets basques aux traditionnels bonnets de police fait aussi son chemin.
Les syndicats n’ont, à cet instant, pas formulé d’opposition de principe et Raymond SALLABERRY envisage déjà, à l’instar d’Arnaud MONTEBOURG engoncé dans sa marinière, de revêtir le prototype du futur uniforme en couverture du prochain numéro du magazine communal ! Un villageois qui aurait aperçu les clichés nous confie « Diou Biban de hilh dé pute ! Ils vont être beaux comme camions nos petitous ! »
De notre correspondant, André SALLAFRANQUE