Quiproquo à Salies-de Béarn (64) : les islamistes étaient en fait des amateurs d’ortolans !

De mémoire salisienne, jamais dimanche ne fut aussi agité que le 19 janvier 2014 ! Pierre LACASSAGNE, figure locale, se remémore bien les interventions, à la fin des années 80, du GIGN, venu cueillir quelque figure du nationalisme basque ayant trouvé refuge dans la charmante perle béarnaise voisine, mais se veut au final catégorique « Hilh de pute, les gendarmes, ils m’ont espanté ! J’ai bien cru que c’était reparti comme en 1914 ! ».

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Les islamistes présumés étaient en fait membres de l’Amicale béarnaise des amateurs d’ortolans

La stupeur de notre brave homme, partagée par tous les habitués du « Bar des sportifs » qui fait face à l’un des plus belles enseignes gastronomiques de la région, trouve son origine dans un malentendu qui a fini par déclencher l’hilarité des clients de l’établissement, dont les échos ont résonné jusque tard dans la nuit !

Revenons sur les faits, relatés par le protagoniste aussi central qu’involontaire de cette méprise qui a mobilisé les troupes d’élite de la République. Chirurgien capillaire à PARIS (75), Gontran LEQUENNOIX avait choisi de prendre un peu de repos, le temps d’une cure, dans les confins septentrionaux de notre Béarn bien-aimé. « Avec mon épouse, nous souhaitions nous offrir de ces agapes dont le Sud-ouest est coutumier. Notre choix s’est arrêté sur Le paradis de la Garbure au sujet duquel le chroniqueur gastronomique du Figaro Madame ne tarissait point d’éloges. Alors que le repas touchait à sa fin, au troisième armagnac, j’ai dû rejoindre les commodités ».

Marie-Agnès, prend le relais de son mari à qui la mémoire semble manquer : « J’ai vu revenir Gontran complètement survolté. Il s’est empressé de régler l’addition et m’a attirée sur le parking. Il m’a déclaré avoir entraperçu, dans l’arrière-salle, une tablée dont tous les convives avaient le visage couvert d’un voile et entonnaient des chants dans une langue étrange. Nous avons tout de suite pensé à un groupe terroriste fomentant un prochain attentat. Sans hésiter, nous avons choisi de prévenir les forces de l’ordre ».

La cellule de crise zonale a tout de suite été activée par le préfet délégué à la sécurité. Par chance, des éléments du GIGN, mobilisés par le transfèrement de Léon DABADIE (voir notre édition d’hier), ont pu se rendre immédiatement sur place. Au cours de la progression discrète du groupe vers l’objectif, l’un d’entre eux, natif de MOURENX, a cru reconnaître un air familier.

Aussi, quelle ne fut pas la surprise de l’escouade, initialement persuadée d’avoir affaire à des salafistes radicalisés, de découvrir les membres de l’Amicale béarnaise des amateurs d’ortolans, qui reprenaient en chœur Beth ceu de Pau et autres Se canto !!

Débarrassé de la serviette, indispensable parement du gourmet au moment de déguster les viscères de l’ortolan noyé dans l’armagnac, Jeannot GOICOCHEA, président de l’auguste assemblée, s’explique : « Bien sûr que l’on sait que c’est interdit. Mais tout le monde se souvient de l’appétit immodéré du président MITTERRAND (NDLR : qui s’en délectait régulièrement à Latché, hameau de la commune landaise de SOUSTONS) pour les pauvres bestioles. Du coup, on pensait qu’avec HOLLANDE, qui l’admire beaucoup, la pratique serait de nouveau tolérée. En tout cas, moi président de la République, je rendrai ses lettres de noblesse à la cuisine de terroir » s’emporte le Jeannot !

Le préfet, surpris de retrouver son gendre au nombre des prévenus, a préféré jouer la carte de l’apaisement en balayant d’un revers de la main toute hypothèse de fermeture administrative. Il n’en reste pas moins que la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), la fondation Brigitte BARDOT, le MRAP et la LICRA ont déjà annoncé leur intention de se porter partie civile.

Le dernier mot reviendra pour cette fois à Jeannot, réconcilié avec Gontran qu’il a consolé de son préjudiciable excès de zèle : « il faut dire qu’à la suite d’une partie de boules perdue fanny (NDLR : sur le score de 13-0) l’été dernier, je me suis engagé à ne pas me raser la barbe pendant 1 an. Celle-ci dépassait allégrement du torchon qui me couvrait le visage. Sans compter qu’Albert, qui était assis à ma droite, avait perdu son dentier à la fin de l’entrée. Macaréou, quand il chantait, ça ressemblait plus à rien !! Et puis le petit Jurançon sec de l’apéritif avait fait son effet… Je comprends qu’il ait paniqué le toubib et je lui en veux pas ! La preuve : nous avons même promis de lui ouvrir notre table dès que la loi aura évolué ».

Voilà un dossier qui promet d’animer les élections européennes à venir, l’amicale, bien décidée à se faire entendre, ayant prévu de constituer une liste pour la région sud ouest !

De notre correspondant, André SALLAFRANQUE

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