Les vols de grues se multiplient sur l’Aquitaine

« Chaque année, à la fin de l’hiver, c’est la même chose : des milliers de grues disparaissent en quelques jours. Envolées dans la nature. Pourquoi ? ». José-Manuel Ferreira, chef de chantier chez Fayat Bâtiment, ne cache pas son dépit. « Où vont-elles ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que le coût est énorme pour le secteur du bâtiment, important pourvoyeur d’emploi régional ».

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A l’approche du printemps, les vols de grues se multiplient sur toute l’Aquitaine

Les principales disparitions ont lieu aux alentours d’Arjuzanx (40) où des milliers de grues sont stockées la moitié de l’année, pour approvisionner les chantiers régionaux. Hier, plus de 1.000 grues y ont disparu dans la nuit. Christian Garbay, maréchal des logis chef à la brigade de gendarmerie de Labouheyre, est devenu un véritable spécialiste de ce phénomène : « Nous avons commencé à remonter la filière : de nombreuses grues ont été retrouvées dans le Nord, en Finlande ou en Suède. Une deuxième filière existerait, plutôt vers la Pologne ou l’Allemagne. Nous procédons actuellement à un important travail de suivi et de comptage, pour bien mesurer l’ampleur de ce phénomène, qui nous frappe par sa régularité, chaque année ».

 Ces vols spectaculaires interrogent les observateurs. Jacques Colombier, élu Front National au Conseil régional d’Aquitaine, a une explication bien à lui : “Bien entendu, l’origine de ce problème, comme de beaucoup d’autres en France, repose sur la question de la migration » nous confie-t-il, amer, dans son bureau de Bordeaux Mériadeck. « A force d’ouvrir nos frontières et de donner l’asile à des oiseaux de passage sans foi ni loi, ce qui doit arriver arrive ». Des bénévoles, plus magnanimes, ont quant à eux créé la Ligue de Protection des Grues d’Aquitaine. Bernadette Soubeyrou, sa présidente, compte sur l’étude, la prévention et le dialogue pour comprendre et endiguer le phénomène. Mais pour l’heure, de larges pans de la question nous demeurent mystérieux.

 

Par notre envoyé spécial, Jacques Boubourd-Dugrain

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